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           À environ soixante quinze yards de la plage, la rampe est abaissée et les tirs automatiques de l’ennemi criblent de balles l’avant du bateau.

            Le capitaine Ettore ZAPPACOSTA, commandant de la compagnie, saute du bateau et parcourt dix yards dans l’eau.

            Le PFC Robert SALES voit qu’il reçoit des balles à la jambe et à l’épaule.

Le capitaine crie : « Je suis touché ! ».

Le Technician Fifth Class KENSER, infirmier, lui crie : « Essayez de venir !». ZAPPACOSTA coule mais ils ne le voient pas revenir.

            Alors KENSER, qui plonge vers lui, est tué par balle.

            Le lieutenant Tom DALLAS, de la compagnie C, qui vient en reconnaissance, saute également. Il atteint le sable et tombe mort.

            Le PFC Robert SALES est dans la quatrième ligne et attend son tour. Lorsqu’il veut descendre, son SCR-300 (radio portative) s’accroche au bord de la rampe et il tombe dans l’eau.

Sa radio lui a probablement sauvé la vie.

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            Homme par homme, tous ceux qui ont quitté la rampe derrière lui ont été soit tués ou blessés. Roert SALES est le seul à aller jusqu’à la plage, et il lui faut près de deux heures.

            Le PVT Mack L. SMITH, touché trois fois au visage, le rejoint là.

            Un infirmier lui fait un bandage. Un homme nommé DEMPER, touché trois fois à la jambe, se joint à eux et SALES lui fait un bandage à son tour. Ils restent là, partageant un paquet comme un oreiller, pendant que le combat continue autour d’eux.

            Les vagues apportent des morts tout près de là où ils se trouvent. Ils tirent les corps de leurs hommes sur le sable.

            À la fin du jour, aucun des hommes du bateau du PFC SALES n’a pu frapper l’ennemi.

            La compagnie H, attendue à 07h00, débarque avec un peloton de mitrailleuses et deux sections de mortiers, loin vers l’est dans la zone du 116th Infantry Regiment, tandis que le reste de la compagnie H débarque dans la zone où les compagnies F et G avaient atterri.

            PFC JOHN T. AMENDOLA raconte :

            « Deux des hommes de ma section sont descendus derrière un tétraèdre de défense pour échapper aux balles. Un obus d’artillerie a frappé le tétraèdre et l’acier a traversé leurs corps. J’ai essayé de soulever l’acier mais rien ne pouvait le faire bouger. Puis j’ai pensé qu’ils étaient morts, de toute façon. »

            Dans le bateau du PFC Preston W. BOUSMAN, seulement six hommes de sa section sont encore là après cinq minutes, les autres sont tués ou blessés par un obus de 88mm lorsqu’ils franchissent la rampe. L’obus coule le bateau et ils doivent patauger jusqu’à la terre.

            La fumée s’est maintenant quelque peu estompée sur la bordure des falaises. Les feux d’herbe se sont consumés : les troisième et quatrième vagues subissent le plein impact des canons ennemis restants.

            En tournant la tête le Staff/Sergeant Popkin  KREKORIAN voit neuf bateaux. Il les compte, sept sont embrasés ou naufragés.

            Parmi les navires coulés, deux LCI contenant de l’approvisionnement régimentaire (cargaison de plasma à bord).

            Au point culminant de la marée il y a de nombreux corps sur le sable, ils sont parallèles à la plage, formant une ligne de corps presque droite.

            « Nous avons regardé ça comme le musée de cire de madame TUSSAUD. Rien de tout cela ne semblait vrai. Je me sentais comme si je voyais une sorte de spectacle. Je me suis dit que cela ne pouvait pas vraiment se passer », observe le PFC John T. AMENDOLA.

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            Les pertes de la compagnie D, à 07h10, empêchent la contribution des armes lourdes aux combats sur la plage.

            L’un des bateaux est abandonné loin en mer après avoir été rempli d’eau.

Un autre est coulé par une mine, ou un obus d’artillerie, à un quart de mile de la terre. Un troisième bateau abaisse sa rampe à 150 yards de la plage, quand les hommes voient d’autres soldats, en face d’eux rester dans l’eau, ils suivent leur exemple. La compagnie atteint la terre en deux heures, avec trois mitrailleuses, deux mortiers et très peu de munitions.

            La compagnie C, à 07h20, arrive dix minutes avant l’heure. Elle débarque à 1500 yards de Vierville.

            La fumée sur la falaise a un rôle favorable, la compagnie toute entière peut traverser la plage, ne comptant que cinq ou six blessés.

            Bien qu’une embarcation ait chaviré, privant la compagnie de ses torpilles Bangalore, de ses lance-flammes et de ses mortiers qui devaient être utilisés pour la réduction des positions à la sortie de Vierville, la compagnie possède encore la meilleure organisation et les meilleurs conditions de combat de toutes les autres unités de la 29th à OMAHA BEACH. Les flancs de la compagnie sont éloignés de moins de cent yards et les armes sont sèches, prêtes au combat.

            À 07h10, l’état-major de la compagnie, premier bataillon, subit de très lourdes pertes en traversant l’estran et reste la cible des tirs de fusil des soldats qui étaient sur les falaises à l’extrémité ouest de la plage.

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            Bientôt la marée remonte tellement vite que les blessés peuvent à peine être tirés à terre, à cause des vagues.

            Dans l’eau et sur la plage les blessés, pris de panique, font des choses étranges. On peut voir un homme couché et blessé sur le sable s’étendre sur une Teller Mine étanche. Une ceinture de sauvetage, a été enroulée autour de lui, pour sa propre sécurité, et bien que les autres hommes tentent de lui dire de se laisser aller, il refuse de desserrer son emprise.

            Les LCA débarquent à l’est de leurs cibles assignées avec une forte inclinaison, elles continuent néanmoins à débarquer le troisième bataillon du 116th.

            Toutes les compagnies sont déposés à l’est de la sortie Les Moulins, certaines étant à 1200 yards de leurs secteurs d’affectation.

            La traversée de la plage est accomplie par équipe, avec des pertes relativement légères face à des tirs épars et généralement inefficaces.

            Cependant, la compagnie M débarque dans la zone de la First Division, où personne n’a débarqué précédemment. Aucun obstacle n’a donc été éliminé et il n’y a pas non plus de cratères d’obus pour se mettre à l’abri. Les sections de la compagnie atteignent la protection d’un ravin sur la plage où elles mettent en place quatre mitrailleuses et deux mortiers. Elles ouvrent le feu sur les positions allemandes près de la sortie orientale de St Laurent (exit E-1).

 Suite.....

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