Chari L. House parle de son père
Mon père avait 27 ans et un mois (5 juillet 1917) lorsqu’il fut tué au combat soit à Plouguer (selon le rapport journalier de la compagnie C) soit à Carhaix (comme cité dans le livre de Charles Barbour, historien du 86th, « Mount Up » et lisible sur : www.erols.com/barbourm/brittany).
Mon père était orphelin, il avait perdu sa mère quelques mois après sa naissance. Depuis tout petit son père ne pouvait pas s’occuper de lui, alors il fut élevé par ses trois sœurs et son frère avant qu’il s’engage dans l’armée en septembre 1934.
En 1941 il convainquit ma mère qu’il devait se marier et dix mois et sept jours plus tard, il devint père d’une petite fille, son seul enfant. Il était fier et heureux d’avoir une famille à ses côtés, d’après le témoignage de ma mère.
Je n’ai connu mon père que 17 mois avant qu’il soit envoyé loin de nous et je n’en garde donc aucun souvenir.
Ma mère m’a raconté plein d’histoire sur lui et combien il m’aimait, et j’ai pu lire quelques lettres de lui qu’il nous avait envoyées. Tout cela a fait que je n’ai pas oublié d’aimer mon père jour après jour.
J’ai eu beaucoup de mal à admettre qu’il soit enterré en terre étrangère, mais grâce au fondateur de « American World War II Orphans Network » et à certains de ces membres, j’ai accepté de ne pas ramener son corps aux États-Unis et qu’il n’était pas seul, mais avec ceux tombés avant lui et après lui.
Certains jours j’espère pouvoir me recueillir sur sa tombe et ainsi lui dire au revoir.
Après toutes ces années, j’ai enfin brisé le mur du silence en posant des questions à ma mère, aux survivants du 86éme, et à un ami proche qui fut stationné au Camp Coke et qui était très proche de mes parents.
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