Bernard est natif du Comté de New York, avant son engagement, il fait 4 années de hautes études, puis il travaille comme ouvrier dans dans une entreprise de produits métalliques. Bernard s'engage en décembre 1941 dans l'US Army et rejoint l'Air Corps.
Il passe par Sioux City Air Base où il suit sa formation d'opérateur radio.
Il quitte les Etats-Unis pour le vieux continent et l'Angleterre début 1944. Il rejoint la station de l'US Air Force de Framlingham dans le Suffolk où stationne le 390th Bomber Group de la 8th US Air Force composé de B-17.
|
|
|
|
|
Baraquements |
Vue |
Salle des cartes |
Tour du controle |
Passage de B 17 |
Il est formé sur cet appareil communément appelé "forteresse volante".
Le 20 avril 1944, une opération importante codée 309 est lancée par la 8th US Air Force, elle couvre les secteurs du Pas-de-Calais, la Somme et la Manche.
Le B-17 "Big Friend" de Bernard décolle de Framlingham station 153 AAF avec 10 membres d'équipage pour sa 33ème mission.
La formation est constitué de 21 bombardiers divisés en trois petites formations de sept appareils (Lead Squadron, Low Squadron et un High Squadron), sa disposition en vol est la suivante : Le Lead vole au milieu, le High vole au dessus, derrière et sur la droite du Lead; le Low vole en dessous, derriere et sur la gauche du Lead.
|
|
|
|
Feuille de route du 20 Avril 1944 du 390th BS |
Formation des B 17 en vol |
Plan de formation |
Organigramme de la 8th Air Force |
Dans la Manche et le Cotentin en particulier, cette mission consiste à attaquer des bases de V-1.
Le 390th Bomb Group a pour mission de bombarder le site de la Glacerie dénommé pour l'opération "Noball XI/A/26(a)".
La formation de forteresses volantes se fixent sur l'objectif mais l'imprévu va surgir, la brume.
Celle-ci au sol compromettant la visée des leaders à l'approche.
Dans le Low Squadron le leader est gêné par la brume dans un premier temps puis touché par la Flak dans un second temps, ces deux facteurs font perdre la visée au bombardier qui déclenche le largage malgré l'aveuglement de celui-ci; les six autres appareils du Low Squadron ne connaissant pas les difficultés du leader se fièrent à celui-ci pour exécuter la mission; mais la Flak touche également plusieurs bombardiers de la formation dont le B-17 42-37890 de Bernard, il reçoit un coup direct et est touché à l'arrière du cockpit ; un moteur et une aile sont en feu; il quitte la formation et pique pour exploser en plein vol ne laissant aucune chance aux membres d'équipage, il est 18H57. Mais un miracle va avoir lieu, le mitrailleur de la tourelle dorsale expulsé par l'explosion arrivera à ouvrir son parachute lors de sa chute et sera capturé à son arrivée au sol.
Il sera le seul survivant, il s'agit du S/SGT Jesse Roberts.
Les habitants de Brix témoins de ce drame affirmeront avoir vu des débris tombés sur les hameaux de l'Ectot, la mare de Brix et un nombre important au Génetel.
Le corps de Bernard sera retrouvé par deux jeunes garçons, sans parachute …
Les neuf corps seront inhumés le 24 avril au cimetière de Cherbourg.
Bernard sera inhumé sous la tombe numéro 96 dans ce cimetière. Son corps sera exhumé le 15 février 1945 et transféré au cimetière de Blosville avec ses huit frères d'armes .
Sur les neuf corps, quatre d'entre eux dont celui de Bernard seront ensuite inhumés définitivement au cimetière de Colleville, les cinq autres rapatriés aux U.S.A.
Tous les quadrimoteurs du Low Squadron auront été touchés au cours de cette mission. Lors des analyses photographiques de l'après-mission l'on pût voir que le résultat n'était pas au rendez-vous , plusieurs impacts se trouvaient à 550 mètres au nord-ouest de l'objectif, ceux du High Squadron à 1600m au nord-ouest dans un village … le village de la Glacerie. Un bilan dramatique, en dehors des dégâts matériels importants, seize personnes dont dix enfants mourront lors de ce bombardement. Les impacts de la formation Low Squadron seront localisés à 5,5km au sud-ouest de l'objectif ! mais cette fois c'est sur le hameau de la Croix du Parc que les bombes tomberont provoquant la destruction d'habitations et la mort de dix civils. Terribles drames humains du prix à payer pour vaincre le joug nazi et libérer ainsi le continent.
Bernard effectuait sa première mission.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là, l'un des deux jeunes garçons qui avait retrouvé le corps de Bernard et qui était alors âgé de 11 ans avait réussi à lire sa plaque d'identité avant l'arrivée des allemands le jour du crash et garda dans sa mémoire le nom de ce héros.
60 ans après il pourra amener le frère de Bernard sur le lieu précis de sa mort.