Thomas travaille comme opérateur sur les systèmes d'ascenceurs, il rejoint en 1942 l'US Army puis la garde nationale pendant quelques mois avant de rejoindre les troupes aéroportées en 1943 et le 507th Parachute Infantry Regiment.
Compagnie de Thomas
Il intègre Fort Benning où il va s'y entrainer et passer ses ailes à l'issue de sa formation parachutiste.
Il rejoint le Nebraska où il effectue des sauts tactiques.
Jusqu'à début septembre, manœuvres et présentations ponctuent l'activité. Le mois de septembre, le régiment part en bivouac à Stockdale Lake pour se reposer.
Fin octobre le régiment arrive à Camp Shanks dans l'état de New-York.
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Le 3 décembre le régiment quitte le camp.
Le 5 décembre c'est l'embarquement à bord du SS Strathnaver qui l'emmène sur le continent européen, en Angleterre.
Après 11 jours de traversée le 507th arrive à Liverpool, de là il prend un train pour l'Ecosse et un libertyship pour l'Irlande.
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Le 14 janvier 1944, le 507th P.I.R. est rattaché à la 82nd Airborne Division. Le 11 mars 1944 le régiment quitte l'Irlande pour Nottingham en Angleterre où manœuvres, sauts de nuits et saut de masse sont prévus. Fin mai, c'est le déplacement pour l'aérodrome de Barkston Heath pour le 3ème bataillon.
Aérodrome Barkston Heath
Après un premier report de 24 heures, le grand soir est enfin arrivé le 5 juin. Les C-47 transportant le 3ème bataillon du 507th quittent le tarmac peu avant minuit. Thomas fait la traversée à bord du C-47 42-24173 du 53rd TCS du 61st TCG piloté par le 1st Lt Gentner Donald, il est en position 51 du serial 25. Thomas est en 13ème position du stick. Mais cette nuit là va réserver à 10 sticks du 507th P.I.R. un inattendu destin.
Le brouillard et la DCA vont disperser les formations, à bord des C-47 le désordre règne, les sticks chahutés par les tirs essaient de se remettre en ordre et n'ont qu'une attente que la lumière verte s'allume, les 10 C-47 du 53rd TCG sont restés en formation malgré les incidents.
Mais les pilotes vont croire arriver sur la zone en pensant voir la rivière Merderet.
Le signal s'alluma et les hommes sautèrent dans le vide.
Ils ne se doutaient pas à cet instant qu'ils se trouvaient à plus de vingt kilomètres de leur zone de saut, ce n'était pas le Merderet que les pilotes pensaient avoir vu mais la rivière La Taute dans les marais de Graignes.
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Beaucoup d'entre eux tombèrent dans ces zones inondées avec de l'eau parfois de la taille jusqu'aux épaules, difficile dans ces conditions d'ôter son parachute, certains se noyèrent dans des endroits encore plus profonds.
Les rescapés des marais aperçurent à l'horizon dans cette nuit de clair de lune la croix d'une église sur une colline et qui allait leur servir de point.
Ils marchèrent vers ce lieu.
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Les premiers parachutistes qui se présentent au village s'aperçoivent du lieu où ils se trouvent et de la distance qui les séparent de la zone de combat initiale. Mais la question primordiale de ces premières heures est de savoir si il faut rejoindre les lignes amies ou de rester ici et amener les forces allemandes afin de soulager les forces amenées par mer ? A cette question le major Johnson trancha et décida de rester. Les paras vont commencer à installer des périmètres de sécurité autour du village, parallèlement des containers sont récupérés dans les marais avec l'aide parfois de villageois. |
Une vingtaine de paras de la 101st Airborne Division rejoignent également le village .
La journée du 6 juin se termina ainsi.
Le 7 juin débuta par une réunion des habitants de la commune autour du maire et qui décidèrent d'aider les parachutistes, de leur apporter des vivres, récupérer des armes et containers dans les marais et même de monter un "mess" dans le café du village. Le 8 juin eut lieu le premier contact avec l'ennemi, ce jour-là un poste d'observation fût installé dans le clocher.
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Le 9 juin, des tentatives sont lancées par les allemands afin de connaitre les capacités de cette force américaine.
Après avoir eu la confirmation qu'une division blindée était certainement proche, le pont qui menait au village fût détruit par le lieutenant Naughton et quelques hommes.
Le 10 juin, Graignes était coupé de tout; des patrouilles repoussaient l'ennemi qui maintenant avait la certitude de la présence d'une unité américaine. Le 11 juin, alors que plusieurs parachutistes avaient eu l'autorisation d'assister à la messe dominicale celle-ci fût interrompue par l'entrée d'une habitante qui cria que les allemands arrivaient; la bataille s'annonçait.
Les allemands tentèrent une première percée par le sud mais les paras mirent en échec cette attaque et subirent d'importantes pertes, les premiers blessés furent évacués vers l'église. Des mouvements de renforts allemands étaient également aperçus en début d'après-midi au sud. La force allemande est maintenant importante, et l'artillerie commence a pilonné le village.
L'école puis l'église sont touchés.
L'enfer se déchaine sur Graignes, des maisons sont détruites également, les paras résistent malgré la difficulté de tenir les positions et de devoir reculer vers le centre du village. Les habitants du village malgré le danger continuent d'aider les paras. Malgré tout le courage extraordinaire de résistance, cela devient intenable.
Les allemands rentrent dans le village; les parachutistes évacuent par petit groupe pour se regrouper dans les marais. Thomas perdra la vie au cours de cette journée terrible du 11 juin 1944, cette journée parmi les six jours d'un siège historique face aux assauts allemands d'unités SS, d'une tragédie qui allait se jouer dans ce village et une résistance de la part des parachutistes qui fera appeler ce lieu "le fort Alamo normand", un courage hors du commun qui les mènera au sacrifice ultime et qui fera retarder et modifier les plans allemands quant à l'avance sur Carentan.
Stèle en mémoire du 11 juin 1944
"le fort Alamo normand"
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